| PRESENTATION Artmedia 
                    VIII - Paris  De 
                    "l'Esthétique de la communication" au Net art 
                     Colloque 
                    - 29, 30 novembre & 1er décembre 2002  Centre 
                    Français du Commerce Extérieur  10 
                    avenue d'Iéna, 75116 Paris Le 
                    colloque Artmedia VIII Paris est organisé par Mario 
                    Costa, Fred Forest et Annick Bureaud, en partenariat avec 
                    l'Université de Salerne, le Centre Français 
                    du Commerce Extérieur et l'ENS ( Ecole Normale Supérieure 
                    ) http://www.olats.org/projetpart/artmedia/2002/mono_index.php
 ORGANISATEURS 
                    & PARTENAIRES 1 
                    - Organisateurs Organisateurs 
                    :  -Mario 
                    Costa, professeur d'Esthétique à l'Université 
                    de Salerne et de Méthodologie de la critique à 
                    l'Université de Naples (I.U.O.) -Fred 
                    Forest, artiste et professeur émérite à 
                    l'Université de Nice Sophia-Antipolis - 
                    Annick Bureaud. Directrice de Leonardo/Olats. juillet-août 
                    2001). Critique d'art, chronique sur les arts électroniques 
                    dans ART Press, Fondatrice d'IDEA (Guide International des 
                    Arts Electroniques). Membre du Comité éditorial 
                    de la revue Leonardo et présidente de l'ASTN (Art, 
                    Science, Technology Network).     Institutions 
                    organisatrices : Université de Salerne, Département 
                    de Philosophie; Centre Français du Commerce Extérieur.   2 
                    - Comité scientifique Anne 
                    Cauquelin, professeur émérite d'Université, 
                    théoricienne en art contemporain, agrégée 
                    de philosophie, docteur d'Etat, co-directeur de la Revue d'esthétique Edmond 
                    Couchot, professeur Université Paris VIII, ancien directeur 
                    du département ATI (Arts et Technologies de l'Image) 
                    de l'UFR Arts, esthétique et philosophie Derrick 
                    de Kerckhove, directeur du Programme Marshall Mc Luhan, Université 
                    de Toronto Jean-Paul 
                    Longavesne, professeur Université Paris XI & ENSAD, 
                    directeur du GRIP (Groupe de Recherche en Informatique Picturale) 
                     Roger 
                    Malina, directeur de Leonardo, directeur du Laboratoire d'Astronomie 
                    Spatiale de Marseille, CNRS Pierre 
                    Moeglin, directeur du Laboratoire des Sciences de l'information 
                    et de la communication, Paris XIII et chargé de mission 
                    "Maison des sciences de l'homme 'Paris Nord'" pour le compte 
                    du ministère de la recherche Karen 
                    O'Rourke, maître de conférence à Paris 
                    I, Sorbonne, Saint-Charles Louise 
                    Poissant, directrice du programme de doctorat en Etudes et 
                    Pratiques des Arts, directrice du GRAM (Groupe de Recherche 
                    en Arts Médiatiques), Université du Québec 
                    à Montréal (UQAM) Annick 
                    Bureaud Mario 
                    Costa Fred 
                    Forest   3 
                    - Institutions partenaires Leonardo/Olats 
                    - Paris Université 
                    de Toronto, Programme Marshall Mc Luhan Université 
                    Paris XIII, Laboratoire et formation doctorale en Sciences 
                    de l'information et de la communication Université 
                    du Québec à Montréal, Groupe de recherche 
                    en arts médiatiques Societé 
                    française d'esthétique Revue 
                    d'esthétique, Paris     LES 
                    BASES THEORIQUES On 
                    se reportera au texte de Mario Costa, Pour une nouvelle esthétique 
                    publié par Leonardo/Olats et aux textes de Fred Forest 
                    publiés par le Web Net Museum [Lien] Les 
                    signes d'un changement dans le domaine de la production esthétique, 
                    qui à présent sont  
                    évidents, commencent en réalité à 
                    apparaître dans quelques composantes fondamentales des 
                    avant-gardes des premières décennies du XXe 
                    siècle. Je 
                    n'en donnerai que quelques exemples qui ont une importance 
                    particulière : - 
                    en 1920 Naum Gabo écrit un "manifeste" où se 
                    produit un "défoncement" de la dimension artistique, 
                    dans laquelle on demande explicitement d'introduire l'esprit 
                    scientifique : "Le fil à plomb dans nos mains [
] 
                    nous construisons notre uvre [
] - écrit-il 
                    - comme l'ingénieur construit les ponts, comme le mathématicien 
                    élabore les formules des orbites" (Manifeste du réalisme, 
                    1920) ; - 
                    chez Moholy-Nagy, dont le rôle dans la recherche esthétique 
                    devrait être reconsidéré et attentivement 
                    évalué, la tendance vers le savoir scientifique 
                    est précisée comme la conscience du caractère 
                    de fondement des matériaux et des technologies, et 
                    de leur activation esthétique expérimentale 
                    épurée de tout contenu symbolique ou imaginaire 
                    ; l'expulsion d'Itten du Bauhaus en 1923, avec la conséquente 
                    élimination de toutes les inclinaisons mystiques et 
                    expressionnistes de l'école, et la nomination de Moholy 
                    comme 
                    directeur du Cours Préliminaire sont des événements 
                    qui marquent l'histoire de l'expérimentation esthétique 
                    occidentale ; - 
                    le travail de Moholy, interrompu en Europe par le nazisme, 
                    reprend aux Etats-Unis et est poursuivi par György Kepes, 
                    son élève et grand ami : le New Bauhaus, le 
                    Chicago Institute of Design, le Center for Advanced Visual 
                    Studies, prennent racines et répandent un nouveau mode 
                    de concevoir et de procéder dans lequel la techno-science 
                    et l'expérimentation esthétique commencent à 
                    confluer et à se confondre donnant vie à un 
                    type de production substantiellement différent de toutes 
                    les productions attribuées au domaine traditionnel 
                    de l'artistique.   Ces 
                    produits ont été repris et assimilés 
                    à l'art pour des raisons absolument extra-esthétiques. 
                    En réalité des mouvements profondément 
                    différents ont été unifiés dans 
                    le terme "d'avant-garde", c'est-à-dire : 1 
                    - les mouvements qui de plusieurs façons ont poursuivi 
                    et tenté de renouveler la tradition,  2 
                    - les mouvements qui ont manifesté une intention explicite 
                    de rompre avec l'art et de le détruire, et 3 
                    - les mouvements qui ont travaillé pour le dépassement 
                    de l'art et pour une reconstitution de l'esthétique 
                    sur la base de l'avènement incontestable de la techno-science. Tout 
                    a été exposé de la même manière 
                    dans les musées et considéré comme uvre 
                    d'art même si tout cela ne voulait plus rien avoir à 
                    faire avec l'art. Apparemment il semble que cela a eu lieu 
                    pour la manière de fonctionner de la "conscience esthétique" moderne, 
                    très bien décrite par Gadamer, qui consiste 
                    dans le fait d'abstraire, d'uniformiser et d'abolir les différences 
                    ; Gadamer en attribue la responsabilité au musée 
                    mais il oublie de dire que, au moins à partir de la 
                    modernité, même le musée est sollicité 
                    par des pressions extra-esthétiques et que la véritable 
                    force unificatrice est celle du marché et de l'équivalence 
                    des marchandises qui ont, dans tous les cas, la même 
                    essence 
                    abstraite que l'argent. Mais si l'histoire de l'art et celle 
                    de la réflexion esthétique correspondante, avec 
                    tout son ensemble de catégories fait de "intuition-expression", 
                    "personnalité artistique, "génie", "apparition 
                    de l'absolu", "sentiment qui se fait image", "mise en uvre 
                    de la vérité", "liberté de l'imaginaire" 
                    etc., doivent être considérées, à 
                    mon avis, épuisées et conclues d'un point de 
                    vue théorique, la même chose ne peut pas être 
                    affirmée pour l'esthétique et pour ses nouveaux 
                    modes d'être.I l faut simplement prendre acte du fait 
                    que la dimension de l'art est trop étroite, non appropriée 
                    à l'époque des ordinateurs et des réseaux, 
                    des manipulations génétiques et de l'unification 
                    de l'espèce qui est en train de se faire. La 
                    question que Gabo pose en 1920, "Comment l'art contribue-t-il 
                    à l'époque présente de l'histoire de 
                    l'homme ?" est encore extrêmement et dramatiquement 
                    actuelle, et il faut répondre qu'il n'y contribue pas 
                    du tout. Depuis des décennies l'art est un domaine 
                    séparé, une grande "machine du vide" qui simule 
                    le "plein" et qui réussit à le vendre grâce 
                    au fait que chacune des composantes qui l'actionnent fait 
                    bouger, et donc justifie et légitime, toutes les autres. 
                    La dimension esthétique de l'époque qui s'ouvre 
                    sera de moins en moins celle de l'art, et de plus en plus 
                    celle, annoncée par les faits que j'ai cités, 
                    qu'il y a vingt ans j'ai commencé à indiquer 
                    comme sublime technologique. En 
                    d'autres termes, je crois que l'histoire de l'art est historiquement 
                    conclue, mais je crois aussi que l'expérience esthétique 
                    ne peut pas encore être éliminée de la 
                    configuration actuelle de l'humain et qu'il faut la rechercher 
                    dans la mise en uvre, au moyen des technologies, d'une 
                    nouvelle sorte de sublime. La nouvelle dimension, telle qu'elle 
                    apparaît dans le travail des chercheurs en esthétique, 
                    se distingue ou diverge de celle de la tradition récente 
                    ou très récente de l'art dans les points suivants 
                    : 1 
                    - la production et la jouissance, s'il est encore possible 
                    de distinguer ces deux moments, abandonnent l'esprit et apparaissent 
                    comme des faits substantiellement sensoriels ; la concentration 
                    intérieure, c'est-à-dire tournée vers 
                    les modifications de la conscience provoquées par l'exposition 
                    à l'art, est remplacée par une concentration 
                    toute externe et extérieure ; la sensation et les aspects 
                    sensoriels, de simple enveloppe ou moment préliminaire 
                    de l'expérience artistique, deviennent l'objet même 
                    de la recherche : les données sensibles du produit 
                    ne sont plus considérées comme un intermédiaire 
                    négligeable 
                    vers des expériences spirituelles supérieures, 
                    comme dans l'idéalisme de Croce, ne sont plus vues 
                    comme des "facteurs directs" préliminaires à 
                    dépasser en vue de la véritable expérience 
                    esthétique, comme dans les esthétiques de l'Einfülung, 
                    et la différence phénoménologique établie 
                    par Dewey et par la phénoménologie sartrienne 
                    entre le "produit physique" et "l'objet esthétique" 
                    ne peut plus être faite, simplement parce que "l'objet 
                    esthétique" correspond au "produit physique" et se 
                    résout complètement en lui : le corps tout entier 
                    ou une de ses parties ou fonctions spécifiques est 
                    introduit technologiquement dans une situation d'expérience 
                    nouvelle qui perturbe la situation habituelle ; ce n'est que 
                    l'expérience sensorielle qui est analysée et 
                    qui intéresse "l'artiste" producteur et ce n'est que 
                    dans cette dernière que s'achève et s'épuise 
                    l'expérience esthétique du bénéficiaire 
                    ; les chercheurs en esthétique semblent alors travailler 
                    pour analyser et mettre en uvre des états et 
                    des équilibres sensoriels de perspective. 2 
                    - les productions ne sont plus caractérisées 
                    par le symbolique et par les suggestions nébuleuses 
                    qui en découlent, mais possèdent une essence 
                    cognitive indispensable et claire ; l'extranéité 
                    traditionnelle à l'art de la conceptualisation et des 
                    procédures techniques et scientifiques d'enquête 
                    disparaît, et le travail esthétique devient une 
                    véritable investigation intellectuelle ; la vieille 
                    notion de "personnalité artistique" est remplacée 
                    par celle d'un "sujet épistémologique à 
                    intentionnalité esthétique", un sujet qui n'est 
                    pas nécessairement singulier et personnel et qui met 
                    en uvre des dispositifs où toute distinction 
                    entre "l'artistique", le "technique" et le "scientifique" 
                    devient impossible ; les investigations esthétiques 
                    et épistémologiques peuvent donc être 
                    exercées des façons les plus diverses : les 
                    appareils, la perception, la relation son-image, l'espace-temps, 
                    la relation entre l'organique et l'inorganique, les procédures 
                    de communication 
 ces éléments peuvent 
                    tous être analysés. 3 
                    - de l'expression du signifié, on passe à l'activation 
                    et à la primauté des signifiants ; le "signifié", 
                    catégorie dominante de l'esthétique au moins 
                    à partir de Hegel, qui a été brisée 
                    par notre mode actuel d'être dans le monde, perd toutes 
                    attractions et on n'y adresse plus aucune attention : on reconnaît 
                    aux productions technologiques un coefficient élevé 
                    "d'aséité" et leur nature non linguistique : 
                    le travail esthétique est ainsi défini comme 
                    une volonté résiduelle de "mise en forme" de 
                    signifiants, comme esthétisation 
                    de ces derniers ou comme leur simple activation incontrôlée. 4 
                    - on passe de la notion de "personnalité artistique" 
                    à celle de "chercheur esthétique épistémologique" 
                    ; la vie de l'artiste, ses émotions, sa vision du monde, 
                    ne sont plus des éléments indispensables de 
                    son travail et donc n'intéressent plus personne ; le 
                    style personnel devient une expression dépourvue de 
                    sens ; ailleurs j'ai écrit : "la loi d'Archimède, 
                    la lampe d'Edison, les équations d'Abel ou la courbe 
                    de Gauss n'ont rien 
                    des sujets auxquels ils appartenaient ou qui les ont conçus, 
                    elles ne savent rien de leur vie ou de leur mort, et pourtant 
                    elles appartiennent à eux pour toujours"; les produits 
                    du "sublime technologique" ont le même statut théorique 
                    de ceux qu'on vient de rappeler, avec la seule différence 
                    non négligeable qu'ils ont une intentionnalité 
                    esthétique. 5 
                    - mais c'est la notion même de sujet et d'appartenance 
                    au singulier qui, dans le sublime technologique, s'amenuise 
                    jusqu'à disparaître ; le dépassement du 
                    sujet individuel et la formation d'un hyper-sujet a lieu de 
                    deux façons fondamentales : l'Internet constitue actuellement 
                    un hyper-sujet technologique où toute subjectivité 
                    individuelle ne "surfe" plus guère mais se "noie" et 
                    se dissout, et pour cela il offre une possibilité inépuisable 
                    d'expérimentations visant à faire apparaître 
                    les nouvelles modalités du sublime ; mais 
                    l'hyper-sujet mûrit aussi à partir des réseaux 
                    : il ne s'agit guère de la banale interactivité 
                    homme/machine sur laquelle on continue de faire beaucoup de 
                    bruit, mais de cette formation qui mûrit à partir 
                    de la possibilité de "partager des projets" pour leur 
                    essence mentale et pour le fait qu'ils sont réalisés 
                    et s'achèvent par l'intermédiaire des "dispositifs 
                    technologiques de contact à distance". 6 
                    - dans le sublime technologique une extraversion de l'extériorité 
                    a lieu : l'expérience esthétique se déplace 
                    de l'intérieur à l'extérieur, l'intériorité 
                    assume une existence extérieure, non pas dans le sens 
                    que l'esprit s'objective, comme il est affirmé dans 
                    l'esthétique d'Hartmann, mais dans le sens qu'il se 
                    présente comme un état des "choses" objectif 
                    et matériel : l'essence spirituelle du produit artistique 
                    est déniée et technologiquement 
                    transférée à l'extérieur par l'intermédiaire 
                    des "interfaces corps-machine", "machines synesthétiques", 
                    etc. 7 
                    - finalement, dans le sublime technologique a lieu un affaiblissement 
                    de la "forme": la forme, une catégorie forte de l'esthétique 
                    traditionnelle (histoire des formes, mise en forme, vie des 
                    formes
) se soustrait à la perception et s'identifie 
                    avec le concept ou le schéma de la mise en uvre 
                    ou, davantage, cède à l'informe, à l'aléatoire, 
                    au casuel, à l'éphémère, au transitoire, 
                    c'est-à-dire au survenir du flux et de l'événement. Tout 
                    cela semble être le nouveau sens que la recherche esthétique 
                    est en train d'assumer sous la poussée des technologies 
                    électroniques et numériques du son, de l'image, 
                    de la communication, de la spatialité, de la mémoire
 
                    Mais les résistances à l'avènement accompli 
                    de ce qui est nouveau ne manquent pas. Personne, au fond, 
                    n'aime les changements : non seulement ils impliquent la remise 
                    en discussion des statuts sociaux et des rôles de pouvoir 
                    déjà acquis, mais ils troublent les équilibres 
                    profonds que les personnes ont atteints. Mais le moment que 
                    nous vivons fait époque et même ses aspects dramatiques 
                    doivent être vécus dans la conscience de leur 
                    inéluctabilité ; mais tout le monde n'y réussit 
                    pas, notamment dans le domaine de la recherche esthétique, 
                    ce qui n'est pas justifiable. Le danger est encore et toujours 
                    celui d'un "déguisement" : le système de l'art 
                    est bien disposé à accueillir les nouvelles 
                    productions, mais à condition que ces dernières 
                    s'uniformisent à sa logique vieillie et désuète. 
                    Beaucoup "d'artistes" et de "critiques" trouvent utile d'acquiescer 
                    et, au lieu de forcer les structures à se transformer 
                    et à s'adapter au nouveau en tant que tel, forcent 
                    le nouveau vers une logique qui lui est étrangère. 
                    Les dégâts, en synthèse, sont produits 
                    par deux types de procédés : 1 
                    - le procédé qui oblige les nouveaux media à 
                    faire le travail des anciens media, et qui montre des poétiques 
                    épuisées mises en uvre par de nouveaux 
                    instruments, et 2 
                    - le procédé qui transfère dans le domaine 
                    des pratiques artistiques traditionnellement modernistes des 
                    suggestions mimétiques tirées de la nouvelle 
                    esthétique et du sublime technologique. Les exemples 
                    de cette double forme de déguisement, qui est d'autant 
                    plus dangereux quand il est de type théorique, sont 
                    sous nos yeux et je ne les rapporterai pas. Au contraire, 
                    les chercheurs en esthétique doivent réaliser 
                    un autre type de travail. Il ne s'agit pas d'assumer des attitudes 
                    anachroniques et improductives contre le marché, il 
                    faut plutôt éviter de se soumettre à ses 
                    archaïsmes et le forcer à se transformer, à 
                    acquérir plus de souplesse, à adopter des critères 
                    de mise en valeur et de vente adaptés à ce que 
                    la recherche esthétique la plus significative est en 
                    train de produire. En 
                    Europe, et notamment dans mon pays, tout semble encore immergé 
                    dans une sorte de léthargie théorique/pratique 
                    que, de façon un peu optimiste, on pourrait, avec Freud, 
                    appeler "dé-négation" (Verneinung) : on s'obstine 
                    à ne pas vouloir voir. La responsabilité de 
                    la théorie est grande : jusqu'à quand l'esthétique 
                    voudra-t-elle continuer à nous parler d'absolu et de 
                    mise en uvre de la vérité ? Quand s'apercevra-t-elle 
                    que désormais l'art est vraiment "une chose du passé" 
                    (Hegel), que nous continuons à aimer comme un passé 
                    et que le présent est tout autre chose ? Mais 
                    le marché et les institutions de l'art ne représentent 
                    qu'un des territoires à forcer. En effet, la production 
                    technologique offre aux chercheurs en esthétique l'opportunité 
                    d'intervenir à nouveau et avec force dans d'autres 
                    domaines beaucoup plus vitaux de la vie civile : la recherche 
                    esthétique et technologique peut, de ce point de vue, 
                    redevenir ce qu'était l'art à l'époque 
                    des cathédrales : l'architecture et l'urbanisme doivent 
                    apprendre à ne pas se passer du chercheur en esthétique 
                    et technologie et à demander 
                    son intervention dans leurs conceptions. L'enjeu 
                    de ce colloque, qu'il faudra mettre en évidence et 
                    discuter, est la reconfiguration générale de 
                    l'esthétique, de son utilisation et de sa destinée 
                    dans les années à venir.   © 
                    Mario Costa, décembre 2000   LES 
                    PRECEDENTES EDITIONS D'ARTMEDIA (1985-1999) Après 
                    la présentation de l'exposition L'immaginario tecnologico 
                    au Museo del Sannio de Benevento (26 mars - 14 avril 1984) 
                    qui posait la question des rapports art-esthétique 
                    et nouvelles technologies et présentait les travaux 
                    d'artistes internationaux (Fred Forest, Horacio Zabala, Marc 
                    Denjean, Gerald Minkoff
), le Département de Philosophie 
                    de l'Université de Salerne, sous la direction de Mario 
                    Costa, professeur d'Esthétique, lançait le cycle 
                    Artmedia, Colloque International d'Esthétique des Médias 
                    et de la Communication. La 
                    manifestation Artmedia compte parmi les toutes premières 
                    à avoir posé dans le milieu universitaire les 
                    questions théoriques et de l'expérimentation 
                    liées aux nouvelles modalités de production 
                    et de communication technologiques. La 
                    manifestation, dans un premier temps, a voulu surtout thématiser 
                    la question des rapports art-communication-technologies à 
                    distance, mais elle s'est également engagée 
                    peu à peu à couvrir tout le champ des arts électroniques. Toutes 
                    les éditions d'Artmedia ont été accompagnées 
                    par la publication de catalogues et d'actes.  
                    Artmedia I (20-25 mai 1985) : Esthétique de la communication 
                    (avec Robert Adrian, Fred Forest, Nathan Karczmar, Tom Klinkowstein, 
                    Mit Mitropoulos, Jean-Marc Philippe, Derrick de Kerckhove, 
                    René Berger, Abraham Moles
). Artmedia 
                    II (27-30 mai 1986): Esthétique de la radio (exposition 
                    à l'Institut Français de Naples), la vidéo 
                    (Walter Bau Mann, vidéos françaises, allemandes, 
                    japonaises et américaines) et surtout la communication 
                    esthétique planétaire (Derrick de Kerckhove, 
                    Bernard Stiegler, Peter Seep, Fred Forest, David Rokeby, Norman 
                    White
). Artmedia 
                    III (8-10 novembre 1990) : La photographie, de l'argentique 
                    à l'électronique (Riwan Tromeur, Natale Cuciniello, 
                    Diana Domingues, Carlos Fadon-Vicente
), l'image de synthèse 
                    (Silvano Onda, Patrick Prado
), les sons synthétiques 
                    (Guido Baggiani, Riccardo Bianchini, Tonino Battista
) 
                    et surtout les réseaux (Fred Forest, Stéphan 
                    Barron, Roy Ascott
). Le colloque a été 
                    centré sur la thématique Production électronique 
                    et système de l'art (Catherine Millet, Reinhold Misselbek, 
                    Marisa Buovolo-Ullrich
). Artmedia 
                    IV (19-21 novembre 1992) : Les arts néo-technologiques 
                    entre esthétique et communication. Parmi les interventions 
                    : René Berger, Vladimir Borev, Gillo Gorfles, Lamberto 
                    Pignotti, André Parente, Elie Theophilakis, Derrick 
                    de Kerckhove, Diana Domingues, Jean-Louis Le Tacon, Mario 
                    de Blasi
 Artmedia 
                    V (23-25 novembre 1995) : L'art du multimédia et l'esthétique 
                    de la communication technologique. Parmi les participants 
                    : Robert Estivals, Daniel Charles, Pierre Levy, Isabelle Chemin/Guido 
                    Hubner, Roy Ascott, Fred Forest, Edmond Couchot, Annateresa 
                    Fabris, Giovanni Fontana, Giorgio Nottoli
 Artmedia 
                    VI (27-29 novembre 1997): Nouvelle photographie (Guido Sartorelli, 
                    Alfredo Anzellini
), esthétique de la communication 
                    (Stéphan Barron, Maurizio Bolognini, Evgenija Demnievska
), 
                    poésie électro-acoustique (Felice Piemontese, 
                    Rolland Caignard, Enzo Minarelli
), musique électronique 
                    (Mauro Bagella, James Dashow
), interfaces sonores (Leonello 
                    Tarabella & Marco Cardini). Interventions théoriques 
                    de Brunella Eruli, Simonetta Lux, Franco Fanizza, Yannick 
                    Geffroy
 Artmedia 
                    VII (25-27 novembre 1999) : Poésie sonore (Antonio 
                    Amendola, Tomaso Binga, Giuliano Zosi, Vincenzo Cuomo), écriture 
                    numérique (Caterina Davinio, Claude Maillard & 
                    Tibor Papp, Marie-Claude Vettraino-Soulard), vidéo 
                    (Dominique Belloir, Takahiko Iimura, Giacomo Verde, Danila 
                    Bertasio, Valentina Valentini), son électronique (Elio 
                    Martusciello & Mike Cooper & Pino Saulo, Antonio Camurri, 
                    Daniel Charles), 
                    communication technologique (Peter d'Agostino, Richard Kriesche, 
                    Anne Cauquelin, Maria Grazia Mattei), perception robotique 
                    (Eduardo Kac, Geppino Siano
), nouvelle photographie 
                    (Alfredo Anzellini, Angelo Candiano & Maurizio Bolognini, 
                    Giovanni Pelloso, Francois Soulages
) ----------------------------------- COLLOQUE INTERNATIONAL : ETHIQUE ET ESTHETIQUE
 ARTMEDIA   X
 
 ORGANISE PAR MARIO COSTA ET FRED FOREST EN DECEMBRE   2008
 
 http://www.olats.org/projetpart/artmedia/2008/mono_index.php
 
 BNF   (Bibliothèque Nationale de France) et   INHA (Institut National des Hautes Etudes de l’art
 
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