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BIENNALE
DES ANNÉES 2000
MUSÉE
D'ART CONTEMPORAIN, SÃO PAULO, BRÉSIL.
5/28
OCTOBRE 1975
CONCEPT :
Montage
d’un action de caractère subversif qui utilise
le support événementiel de la XIIIe Biennale
de São Paulo pour lui substituer une Biennale concurrente,
parallèle, parodique, créée de toutes
pièces par l’artiste. Une Biennale de " contestation ",
parasitant la première placée sous le parrainage
officiel du régime militaire qui sévit à
l'époque. La méthode utilisée ici consiste
à mettre en place une mise en scène visant à
dupliquer, terme à terme, la manifestation officielle
jusqu’au moment où l’absurde des situations
créées vide de tout sens la gesticulation des
cérémonies officielles. Le concept fonctionnera
parfaitement du fait que :
1-
Le lieu où se déroule la Biennale de l’an
2000 est le même bâtiment ( construction de Nemeyer
dans le Parc d’Ibérapuera) que celui où
est installée la Biennale officielle. Les salles, sur
un même niveau, communiquent entre elles par un grand
portail qui a pu rester ouvert. Cela facilite, en tout état
de cause, des va-et-vient permanents, de part et d’autre,
permettant d’entretenir une savante et ironique confusion
des genres. Les passages et les allers-retours sont assurés
par des équipes de vidéo légère
qui vont s’alimenter dans la Biennale officielle en images.
Des images qui, dès leur retour dans la Biennale 2000,
font l’objet de visionnements publics, assortis de commentaires
critiques et ironiques.
2-
Le fort capital presse dont bénéficie Fred Forest
après ses multiples péripéties, dont
son arrestation par la police militaire lors de la Biennale
précédente, constitue un facteur d’information
et de légitimation déterminant, qui fera le
succès public de la Biennale des années 2000.
Le mécanisme de distanciation temporel créé
entre 1975 et 2000, comme les développements de l’imaginaire
de ce que pourrait être de façon utopique (et
collectivement espérée…) l’année
2000, constitue le ressort ludique et dramatique principal
du concept mis en œuvre.
DISPOSITIF :
Dans
les six mois qui précèdent l’action, l'artiste
engage une campagne d'information qui informe les institutions
culturelles internationales sur les objectifs de cette nouvelle
manifestation qui, prétendument, aura pour cadre l'an
2000 ! Selon un procédé qui lui est propre,
l'artiste propose de juxtaposer fictivement, dans le même
espace temporel et géographique, des événements
qui appartiennent à des époques différentes.
Cet artifice permettant d'exercer une approche sociologique,
critique, révélatrice des contradictions du
régime en place. Forest, non sans mal, réussira
à mettre finalement en œuvre son dispositif grâce
à la " complicité " active et
au courage de Walter Zanini, conservateur du ( MAC) Musée
d'Art contemporain de São Paulo, dont les locaux jouxtent
ceux de la Biennale officielle. Une trentaine d'artistes brésiliens
quitteront cette dernière de manière spectaculaire
pour rejoindre la structure ouverte par Forest, où
ils exposeront leurs œuvres et réaliseront des
performances suivies par un nombreux public dans un climat
de contestation. Forest nous l’avons déjà
dit, très connu au Brésil pour les provocations
qu'il a réalisées lors de la précédente
Biennale, dispose d'un capital de sympathie important auprès
des journalistes. Par le retentissement que la presse donne
à la Biennale de l'an 2000, cet événement
devient la manifestation de référence, éclipsant
quelque peu le rôle de la Biennale officielle. De ce
fait, son action revêtira au Brésil valeur d'un
acte politique et symbolique de portée nationale.
BIBLIOGRAPHIE
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" Fred
Forest a bienal do ano 2000 ", Jornal Da Tarde,
São Paulo, 15 octobre 1975.
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Jornal Da Tarde, São Paulo,
22
octobre 1975.
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de São Paulo, 21 août 1975.
" No
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15 octobre 1975.
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Paulo, 23 octobre 1975.
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15
octobre 1975.
" Bienal
do ano 2000 : a arte secundo Fred Forest ", Folha
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" Bienal
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" A
Bienal do ano 2000 ", A Tribuna, Santos, 21 août
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da Tarde, São
Paulo,
21 août 1975.
" Biennale
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" La
première Biennale de l'an 2000 ", Galerie
Jardin de arts, Paris, octobre 1975.
" Biennale
an 2000 ", Info Artitudes, Paris, octobre 1975.
" Biennale
de l'an 2000 "", Plus Moins Zéro n°11,
Bruxelles, novembre 1975.
" Biennale
de l'an 2000 ", Plus Moins Zéro n°12,
Bruxelles, décembre 1975.
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