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INSTALLATION PARTICIPATIVE IN SITU ET SUR INTERNET
FLUX ET REFLUX LA CAVERNE INTERNET
CENTRE D’ART LE LAIT ALBI du 1er juillet au 30 octobre 2011
GALERIE CHUSIFRITOS NEW YORK du 6 au 27
août 2011
www.flux-et-reflux.net
La Caverne
d'Internet, de Fred Forest, qui a ouvert ses portes le1er juillet aux
Moulins à Albi, revisite l’allégorie de la caverne de Platon, en constituant un
gigantesque réseau d'échanges dans le monde, dont les connexions créent le
contenu visible de l'exposition, mots, commentaires, images, modes
d'apparition.
Sur un mode
d’interrogation critique, une banque de
données de près de 500 vidéos sont proposées à chaque internaute ou visiteur,
qui peuvent en faire le commentaire. Commentaire online immédiatement partagé
par tous. L'exposition se réinvente constamment, elle n'a pas de forme
stable, elle nait d’un processus et d'un échange des participants
avec le "scénario" proposé par l'artiste. Elle se matérialise, d’une
part par la captation d'images des
participants, transformées en ombres mouvantes sur les murs de la
"caverne", d’aitre part par le choix de thèmes dans une liste
donnée par l'artiste, par l'apparition d'images suscités par ces choix. Le sens
du projet concerne les relations humaines par les nouvelles technologies,
la dimension critique par rapport au flot d'images qui nous entoure, le partage
des savoirs, l'implication créative de chacun dans l'apparition du réel,
l'expérience du silence au milieu du chaos.
L’actuelle mondialisation,
où l’art s’inscrit dans le flux des échanges’ aux côtés d’une profusion
exponentielle d’images de toutes sortes, ne se traduit pas par une meilleure
représentation du monde. Fred Forest propose leur critique et son partage
online par les internautes eux-mêmes, comme pour les visiteurs de ces deux
expositions. En effet les promesses de transparence du monde et de
libéralisation des activités se traduit en réalité par un spectacle permanent
et un contrôle toujours plus grand des individus. C’est à ce défi du devenir infigurable du monde auquel les
artistes sont confrontés et qu’ils doivent relever comme le fait Fred Forest
afin que leurs œuvres soient en résonnance éthique avec la réalité
d’aujourd’hui.
Les
mutations politiques, culturelles, scientifiques dont le souffle nous atteint,
mettent en cause nos certitudes les plus ancrées, au travers les évolutions qui
se font jour, en Tunisie, en Egypte, en Syrie, en Lybie, au Yemen, et aujourd’hui, au plus proche de nous, en Grèce et
en Espagne…
Rien
n’arrêtera plus un mouvement de fond comme celui des « indignés » qui
s’initie en dehors des partis traditionnels, et dont l’organisation
horizontale, et non plus verticale, doit
sa force à l’utilisation généralisée de l’Internet.
La
caverne de Platon de Fred Forest voit les ombres de ses visiteurs projetées en
temps réels sur ses parois, tandis que les internautes peuvent en faire de
même, à distance, en y superposant les leurs. Alors que le flot des images est
soudain interrompu sur les écrans par le goutte à goutté d’une source se
trouvant dans les lieux mêmes, voulant signifier, peut-être, que dans le tumulte de ces images
qui s’entrechoquent, le silence est peut-être la seule alternative pour se
retrouver soi-même…
Manuela Manzini, associated artist, set designer, Christian Valézy, associate artist, création
sonore, Pierre Jean Grattenois,
Designer and Producer, Frédéric Jean développement, Muriel Edet Communication, Guillaume Rozan régie, Fabrice
Lapeyre informatique.
Curator: Jackie-Ruth Meyer