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RÉALISATION
DE DEUX SITES INTERNET POUR LA CRÉATION D’UN ÉVÉNEMENT
INÉDIT
COULEUR-RÉSEAU
MONOCHROMES
NUMÉRIQUES
DROUOT
MONTAIGNE, PARIS
http ://www.fredforest.org/Catalogue
28
OCTOBRE 2000
CONCEPT :
VENTE
EN PREMIÈRE MONDIALE D’UN SITE INTERNET PROPOSÉ
COMME ŒUVRE D’ART (IMMATÉRIELLE ET NUMÉRIQUE,
EN LIGNE).
Le
28 octobre 2000, mise en vente à Drouot-Montaigne à
Paris à l’occasion de la F.I.A.C. 2000 (Foire
Internationale d’Art Contemporain) d’une œuvre-réseau
créé par Fred Forest. Il s’agit d’un
site Internet en ligne, composé de 17 pages, portant
pour titre, Couleur-Réseau. Ce site dans le mois qui
précède la vente, est accompagné d’un
site parallèle, chargé d’assurer l’information
et la communication de l’événement.
En
référence à l’histoire de la couleur
et de celle de l’art (Véronèse, Titien,
Klein…) Couleur-Réseau propose 6 couleurs brutes,
et 2 non-couleurs, qui se donnent, selon la volonté
de l’artiste, à appréhender comme des monochromes
numériques. Toujours selon le propos affirmé
et argumenté par l’artiste, la lecture de cette
œuvre n’est pas uniquement une lecture rétinienne…
Elle intègre dans son paramètre des composantes
telles que son immatériau, son mode de fabrication,
son mode de perception, son mode de circulation, son mode
d’existence. Des données intrinsèques qui
en constituent toute la spécificité et en font
un " objet " singulier, échappant
quelque peu aux critères traditionnels qui fondent
le statut de l’œuvre d’art.
Cette
initiative, en première mondiale à notre connaissance,
constitue un test pour une nouvelle forme d’économie
d’objets artistiques et symboliques numériques ;
et cette intention, clairement signifiée par l’artiste,
doit aussi être prise en compte dans l’œuvre
constituée, comme d’ailleurs la communication
et les lieux inhérents à sa mise en vente.
La
mise en vente aux enchères sous le marteau de Maître
Pierre Cornette de Saint Cyr sous le N°240 a été
couverte en directe sur le site http ://www.fredforest.org/Catalogue
en Real-Video pour atteindre un montant de 183.000 FF or +/-
28.000 Euros or +/- 23.000 USD (cours de change de la date
de la vente).
MODALITÉS
DE VENTE ET PRÉSENTATION DE L'ŒUVRE
Les
documents représentant l’ensemble du site sont
imprimés et mis sous verre. Il est spécifié
sur chacun de ces documents papier, signés par l’artiste,
qu’il ne s’agit pas de l’œuvre " originale "
mais bien là, uniquement, de sa " représentation "
originale. Les originaux étant eux-mêmes " immatériels "
et fondamentalement intangibles sur le réseau.
Lors
de la vente chaque l’acquéreur repart avec :
1-
Une enveloppe contenant le code secret lui permettant d’accéder
à son œuvre sur Internet, signée de l’artiste.
2-
La représentation papier, signée, des pages
achetées (documents exposés avant la vente).
3-
Un cédérom constituant une copie de l’œuvre
achetée (archive inaliénable) permettant de
réinstaller l’œuvre.
- Un
certificat d’authenticité délivré
par Maître Cornette de Saint-Cyr pour le lot acquis
constituant l’œuvre.
5-
L'œuvre (Couleur-Réseau/monochromes numériques)
ne sera visible ponctuellement qu'au moment de la vente et
lors de l'exposition, le jour qui précède sa
mise aux enchères. Les enchères peuvent être
faites également à partir de votre portable,
à distance, à condition d'avoir pris contact
avec l'étude de Maître Pierre Cornette de Saint
Cyr trois jours avant celle-ci.
LE
PROJET COULEUR-RÉSEAU (monochromes numériques)
Ce
projet prend tout son sens après la vente en 1996 de
" Parcelle/Réseau " à Drouot par Fred Forest
en première mondiale. La première œuvre
immatérielle vendue aux enchères dans une vente
publique… Un événement sans précédent
relayé par une quinzaine de télévisions
en France et à l’étranger.
Les
monochromes numériques, c’est quoi ?
Le
nouveau projet de Fred Forest s’inscrit dans la suite
logique de sa pratique artistique et de la première
action PARCELLE-RÉSEAU qui l’a précédé.
Il se déroule dans le cadre de la F.I.A.C. (Foire Internationae
d’Art Contemporain) en Octobre 2000 et fera l’objet
d’une présentation préalable des " œuvres "
proposées, à laquelle seront conviés,
sur invitation, tout ce que compte Paris et la France comme
dirigeants de sociétés d’informatique,
de start-up et collectionneurs d’art.
Il
s’agit là d’un véritable événement
historique qui consacre l’entrée d’un nouveau
type de produit artistique sur le marché et, surtout,
marque l’avènement d’une nouvelle culture.
Une culture directement liée au développement
des technologies informatiques de communication.
Il
s’agira donc bien d’une vente aux enchères,
en première mondiale, d'un site Internet on line sous
le marteau de Maître Pierre Cornette de Saint Cyr.
PHILOSOPHIE
DU PROJET :
Couleur-Réseau
constitue un titre générique :
Le
site Internet " Couleur-Réseau " se compose de six
CR (couleur-réseau) : (le bleu, le rouge, le jaune,
le vert, l’orange, le violet) et de deux non-CR (le blanc
et le noir) qui sont installés en ligne. La CR n’est
pas sans rapport avec la CM (la couleur mentale), mais il
appartient à chacun de le découvrir et de le
vivre : visuellement, psychologiquement, informatiquement
et spirituellement.
Destiné
à l’origine à constituer un site global
et indivisible, et destiné à être acquis
en totalité sous cette forme, le site " Couleur-Réseau "
pourra éventuellement faire l’objet d’une
vente, couleur par couleur ou non-couleur. Auquel cas, chaque
couleur ou non-couleur vendue aux enchères publiques
fera l’objet d’une adresse électronique spécifique,
accompagnée des autres pages du site.
La
note, ci-dessous rédigée, n’a aucune sorte
d’utilité pour tous ceux qui, avec la plus grande
pertinence, auront la sagesse de se placer d’emblée
face à l’écran de leur moniteur, où
ils se contenteront d’attendre. D’attendre tout
simplement, l’apparition de la CR (couleur-réseau)
annoncée, pour en être à un moment, programmé,
totalement submergé, pénétré,
imprégné. En effet, toutes les informations
techniques et scientifiques malgré leur intérêt
intrinsèque concernant la couleur en général,
que nous nous garderons bien de contester ici bien entendu,
seront d’une bien piètre aide pour appréhender
ce qui relève, en propre, des critères qui définissent
la CR (la couleur-réseau) et tout ce qui en fait sa
spécificité indescriptible et fondamentale.
La
spécificité indescriptible et fondamentale de
la couleur numérique !
Spécificité
arbitraire, s’il en est, qui relève de la décision
même du geste artistique qui a toujours pour fonction
première et intrinsèque de transgresser des
normes établies, pour mieux nous faire découvrir
le monde sous un jour autre et différent. Les facteurs
physiques et objectifs qui la constituent pourtant, et qu’il
serait absurde de nier ici, ne sont donc pas pour autant déterminants
pour nous. Il faut plutôt les considérer comme
des " données " factuelles qui
ne conditionnent, ni n’expriment en rien, l’identité
propre de chaque couleur comme nous l’entendons. Cette
dernière relevant plutôt des facteurs " sensibles ",
d’ordre psychologique, voire spirituel, au sens large
du mot, et de données contingentes diverses, encore
inconnues à l’heure actuelle pour son " inventeur "
lui-même, votre serviteur en l’occurrence (" Inventeur "
au sens juridique du terme : celui qui a trouvé l’objet).
Ce
qui fait de la CR (couleur-réseau), encore, un mystère
à part entière, potentiel de jouissance inépuisable,
qu’il appartient à chacun de devoir élucider
et interpréter dans le silence extatique de sa contemplation
active sur le réseau. C’est ce que nous proposons
aujourd’hui sur Internet pour les collectionneurs qui
auront les moyens de s’en offrir le luxe rare et raffiné,
en espérant que dans un élan de générosité
ils en feront bénéficier l’humanité
toute entière en divulguant publiquement le code d’accès,
ce à quoi nous les invitons instamment, sans pouvoir
disposer encore des moyens légaux de les y contraindre.
Mais
nous ne doutons nullement que nous disposerons un jour de
ces moyens dans un temps qui n’est pas si éloigné…
La
couleur, chacun le sait, sauf les imbéciles et les
hypocrites, dépend de la lumière. Dans la peinture,
la lumière a été d’abord figurée
dans un espace illusionniste comme provenant de l’extérieur
du cadre, puis les artistes au XXe siècle,
en recourant à la couleur pure, vont donner l’impression
de produire leur propre lumière, enfin à partir
de la peinture monochrome des années 50, les artistes
façonnent l’espace avec des tubes de néon,
des écrans cathodiques et des lumières fluorescentes…
Ce
lent cheminement trouve aujourd’hui un développement
naturel quand la couleur connaît à travers la
diffusion des réseaux, une lumière partie d’une
source donnée, d’un itinéraire planétaire,
quelque fois erratique. Le trajet intermédiaire, de
sa source au point d’application rétinien d’arrivée,
s’effectuant dans une parfaite invisibilité
oculaire, ce qui ne peut qu’ajouter à son mystère
et irréductibilité intrinsèques.
Quand
Yves Klein dans le corps de la matière picturale donne
existence à l’I.K.B., je me contente, pour ma
part, d’activer, de télécommander ou de
programmer des électrons à distance sur écran
cathodique ou plasma, quelquefois en les produisant depuis
l’autre bout de la terre… pour qu’à
la réception l’œil soit baigné de
cette lumière fluorescente, contingente, produite sur
écran d’ordinateur.
J’ai
la conviction intime qu’à ma façon je renouvelle
l’expérience de mes prédécesseurs
en la poussant plus loin, en créant la CR (la couleur-réseau),
c’est-à-dire le " vert-réseau ",
le " bleu-réseau " , le " jaune-réseau ",
le " rouge-réseau ", etc. et également
les NCR (la non-couleur-réseau) avec le " noir-réseau "
et le " blanc-réseau ".
- Comme
chacun non seulement le sait, mais l’imagine encore,
la palette colorée offerte par l’écran
de l’ordinateur se multiplie et se diversifie en millions
et millions de nuances et de combinaisons. Ce qui constitue
pour l’homme, du fait de son impossibilité de
contrôle et de maîtrise rétinienne, véritable
en l’occurrence, une source inépuisable de CM
(de couleur-mentale).
- La
CR (la couleur-réseau) dépendante déjà
de la lumière ambiante à la réception,
présente donc la particularité supplémentaire
d’être variable d’un écran à
l’autre du fait de normes techniques différentes
et de réglages chaque fois modulables de chaque équipement.
Loin d’être un inconvénient, cette donnée
fondamentale constitue une spécificité " remarquable "
de la CR (la couleur-réseau). Elle permet en effet
d’introduire la participation du récepteur,
qui à la possibilité d’intervenir directement
dans un paramètre qui est déjà lui-même
composé d’une multitude de facteurs non maîtrisables
pour le consommateur lambda. Ce qui en tout état
de cause en augmente, sans limite, par la relativité
à la fois assumée et induite, le champ de
perception esthétique. Un champ indéfini qui,
comme chacun le sait, est et reste encore, causa mentale
!
Cela
comme on pourrait le dire : c’est la chimie
alchimique de la couleur numérique incarnée
en neuro-pixels !
- Comme
nous avions déjà le vert véronèse,
l’I.K.B. de Klein, le rouge de Vlaminck, le blanc d’Utrillo,
celui de Rymann ou de Malévitch, il y aura désormais,
à partir de son achat en vente publique (fonctionnant
comme une validation esthétique d’origine économique)
: le rouge, le jaune, le vert, le bleu… le noir et
le blanc : réseau !
Note
à l’intention de ceux qui cherchent à comprendre
depuis toujours le " miracle " des couleurs
et qui ne sont pas pour autant rebutés d’instinct
par des considérations d’ordre para-scientifique :
L’objet
de ce texte, on line sur Internet, n’est sûrement
pas de vous infliger un cours sur la couleur. J’en aurai
en principe la compétence. J’ai en effet été
recruté, fait rare sans piston, par concours, comme
professeur, pour l’enseigner à l’École
Nationale d’Art de Cergy, où j’ai sévi
vingt années durant… Néanmoins, du fait
que je prétends ici créer des couleurs d’un
nouveau " type " et de surcroît
en imposer le statut intrinsèque, il s’avère
utile de rappeler quelques connaissances de base à
son sujet. Des connaissances nécessaires à " l’honnête
homme " du troisième millénaire, sans
lui être pourtant, j’en conviens volontiers, indispensables…
Mais à considérer les choses en toute lucidité
existe-t-il véritablement pour tout un chacun des choses
" indispensables ", en-dehors du manger,
du boire, du dormir et de l’Internet ?
La
couleur est un concept complexe qui fait intervenir des données
objectives, telles que l’intensité spectrale de
la lumière ou la longueur d’onde (dans le vide),
ainsi que des données subjectives, comme la réponse
spectrale de l’œil et son interprétation
par le cerveau, lesquelles varient d’un individu à
l’autre. Dans le spectre de l’arc-en-ciel, on répertorie
sept couleurs dominantes. Cependant, les couleurs ne se réduisent
pas à celles du spectre de fréquences ou de
longueurs d’onde auxquelles l’œil est sensible.
S’il en était ainsi on ne saurait malheureusement
pas définir les pourpres qui sont des combinaisons
de radiations extrêmes du spectre visible (rouge et
violet). En outre, on ne pourrait pas situer dans le spectre
certaines couleurs comme le brun, qui est un orangé
peu intense, ou le rose qui est le rouge auquel on aurait
ajouté du blanc… Et cette lacune constituerait
en soi, vous en conviendrez, une atteinte insupportable aux
plaisirs que nous offrent les charmes colorés de la
vie…
Il
faut distinguer les couleurs qui sont issues d’une source
de lumière de celles qui émanent des corps éclairés…
Dans
le cas premier, la prudence nous amène à établir,
sans manifester toutefois une excessive réserve, que
la couleur d’une source lumière dépend
de la courbe donnant la variation de l’intensité
spectrale en fonction de la fréquence ou de la longueur
d’onde. Pour ce qui concerne la couleur des corps éclairés,
on peut distinguer deux grandes catégories.
La
catégorie des couleurs par absorption et la catégorie
des couleurs par diffusion. Un objet éclairé
en effet par toutes les radiations qui composent le spectre
électromagnétique auquel l’œil est
sensible " absorbe " sélectivement
certaines radiations et " diffuse " les
autres.
Dans
le cas de la lumière solaire diffusée par les
molécules d’air, on montre que ces centres de
diffusion se comportent comme des oscillateurs qui privilégient
la diffusion des faibles longueurs d’onde ; c’est
ainsi que Lord Raleigh dans un accès de lyrisme interpréta
la couleur bleue du ciel. Il existe bien aussi des couleurs
par interférence et polarisation mais cet aspect du
problème est en-dehors de notre sujet tel que nous
entendons du moins le traiter.
Soustractive
ou additive ? That is the question !
Pour
en revenir au centre de ce qui constitue notre préoccupation
fondamentale, le traitement numérique de la couleur
et de l’image-couleur, il est utile de préciser
pour mémoire au sujet de la reproduction des couleurs
par synthèse, qu’on reproduit en général
les couleurs de deux façons : soit par addition de
trois couleurs dont la somme donne du blanc, par exemple R,
V, B (rouge, vert, bleu), soit par addition des trois couleurs
complémentaires des précédentes C, M,
J (cyan, magenta, jaune) dont la somme donne du noir. Dans
le premier cas la synthèse est dite " "additive ",
dans le second elle est dite " soustractive ".
Si
votre écran d’ordinateur est constitué
de tubes cathodiques, on dira alors que nous avons là
une application de synthèse additive de trois couleurs.
La somme des trois couleurs produit du blanc, d’où
le choix des couleurs primaires : rouge, vert et bleu, RVB
en abrégé. Les points lumineux sont regroupés
par trois (un rouge, un vert, un bleu) pour former une triade
appelée " pixel ". En revanche,
la peinture sur papier ou toile implique la synthèse
" soustractive ".
Il
nous paraît inutile à partir de ces observations
d’insister plus longuement sur ce qui fait le caractère
fondamental de CR (la couleur-réseau), par rapport
à ce qui constitue dans l’histoire de l’art,
l’histoire de la couleur elle-même, si l’on
évoque le bleu de Matisse, le jaune de Van Gogh, le
rouge des Fauves ou celui de Cobra.
Ne
nous faisons pas d’illusion ou de fausses idées :
la profondeur de la couleur détermine le nombre de
bits (binary digits) affectés au codage de la couleur.
-
un seul bit pour du noir ou blanc (c’est toujours binaire
: avec le 0 on a le blanc, avec le 1 le noir ou l’inverse
!),
-
2 bits pour 4 couleurs,
-
4 bits pour 16 couleurs,
-
8 bits pour 256 couleurs,
-
16 bits pour 32.000 couleurs,
-24
bits pour 16.000.000 couleurs.
L’internaute
ou l’utilisateur d’un écran cathodique peut
participer quelque peu à la fabrication personnelle
de la CR (la couleur-réseau) dans la mesure où
il peut intervenir sur un réglage parfois disponible,
celui de la " température " de
la couleur… La température de la couleur est une
notion physique traduisant une valeur de couleur. En calorimétrie,
la température couleur est considérée
comme la température absolue, en degrés Kelvin,
à laquelle il faut porter le corps noir pour qu’il
produise la même sensation chromatique que la couleur
considérée. Une valeur type en est 9000°K.
Ce
que l’œil détecte !
Nous
n’aborderons pas ici les problèmes combien ardus
de luminance et de chrominance dont on sait que l’effet
pour la perception de l’œil humain n’est pas
équivalent. Pour mémoire, il est peut-être
bon toutefois de rappeler, une dernière fois pour toute,
que l’œil ne détecte que des radiations électromagnétiques
dont la longueur d’onde est comprise entre 400 nm (nanomètres)
et 750 nm ce qui coupera court à toute polémique
superflue à ce sujet.
Par
contre, il nous semblerait extrêmement léger,
voire inconséquent, d’aborder les questions inhérentes
à la création de la CR (la couleur-réseau)
sans avoir au préalable précisé que la
sensation oculaire des couleurs dépend de trois paramètres
et que cette trivariance doit être attribuée
à l’existence de trois types de cellules coniques
dans la rétine, respectivement sensibles au rouge (R),
au vert (V) et au bleu (B).
On
caractérise généralement une couleur
par les trois paramètres suivants :
-
La teinte ou tonalité chromatique, déterminée
par la dominante spectrale, c’est-à-dire le barycentre
de la courbe spectrale ;
-
La saturation ou pureté spectrale, donnée par
le rapport entre l’énergie rayonnée par
la vibration associée à la teinte et celle rayonnée
par l’ensemble du spectre ;
-
La luminosité directement reliée à la
luminance, laquelle est la puissance lumineuse émise
par unité d’angle solide et par unité de
surface normale d’émission.
La
représentation toujours la représentation…
Il
est possible de représenter une couleur quelconque
par une combinaison des trois couleurs R,V,B, dans des proportions
convenables, ce qui permet de répertorier l’ensemble
des couleurs. En 1931, la Commission Internationale sur l’Éclairage
(C.I.E.) adopta par convention une représentation plane
des couleurs en imposant une valeur constante de la luminosité.
Soixante-dix ans plus tard, on peut se demander, notamment
avec l’apparition de la C.R.G. (couleur-réseau
généralisée), si de telles données
ne devraient pas être remises en cause, tout simplement
pour une plus grande justesse des tables de sensations oculaires
qui nécessitent d’être réactualisées
?
LA
CIBLE VISÉE
Cette
action, dont le support même de création et de
diffusion est Internet, a pour propos de s’adresser (non
sans une certaine provocation…) à un nouveau public
de collectionneurs. Dans cette intention le message suivant
figure comme un appel sur le site.
QUI
SONT NOS INTERLOCUTEURS PRIVILÉGIÉS ?
Cette
vente et ce message s’adressent aujourd’hui en priorité
aux créateurs de start-up et aux chefs d’entreprises
impliqués au niveau du soft, du hard ou des services,
dans tout ce qui touche à Internet et aux nouvelles
technologies d’information et de communication.
Comme
la e-économie, la culture et l’art de réseau
sont eux aussi en train de bouleverser nos habitudes….
En votre qualité d’acteur représentatif
des nouveaux usages des technologies d’information vous
participez, vous-même, d’une façon active
à ce changement.. C’est pourquoi nous sommes heureux
de vous inviter personnellement à cette vente historique.
En
octobre 1996, Fred Forest, artiste pionnier des nouveaux médias
avait déjà vendu en première mondiale
une œuvre numérique, " Parcelle-Réseau ",
sur le net à Drouot. Cette vente est en relation directe,
de cause à effet, avec la création de la société
Nart, aujourd’hui cotée en bourse et comptant
plus d’une quarantaine de collaborateurs dans ses rangs.
Fred Forest récidive aujourd’hui et innove encore
une fois, en première mondiale, en proposant la vente
aux enchères d'un site Internet, comme nouveau " produit "
artistique, type inédit d’œuvres immatérielles
(monochromes numériques), représentatives d’une
réalité, d’un imaginaire et d’une
symbolique propres à notre époque. En conséquence,
il nous a semblé légitime et naturel que vous
soyez étroitement associés à cet événement
historique compte tenu du rôle initiateur que vous jouez
vous-mêmes, professionnellement, dans ce domaine.
Nous
avons le sentiment qu’au moment où une redistribution
des cartes s’opère, et où une nouvelle
société prend forme, vous êtes de façon
évidente, potentielle et privilégiée,
comme l’ont été les Princes de la Renaissance
à leur époque, au moment où naissait
l’imprimerie, les détenteurs d’un savoir
et de moyens qui font de vous les véritables " acteurs "
d’une révolution en marche en ce début
de troisième millénaire. Cette position vous
confère à la fois des droits et vous attribue
des devoirs. C’est dans cet état d’esprit
que nous comptons sur votre participation active pour le développement
de l’art de réseau tel que le pratique en pionnier
Fred Forest. Votre soutien à la fois matériel,
technologique, et comme relais d’information de notre
initiative contribuera à accélérer le
processus de transformation en cours de la société.
Cet
appel s’explique et se justifie du fait du système
création/diffusion qui est mis en place ici. La communication
se voulant, se donnant et s’imposant dans le cas présent
comme une composante à part entière de l’œuvre
créée.
RÉFLEXION
CONCLUSIVE
Couleur-Réseau
trouvera acquéreur pour un montant de 183.000 FF or
+/- 28.000 Euros or +/- 23.000 USD. (cours de change à
la date de la vente.)
On
peut dire a posteriori au sujet l’œuvre composite
proposée que si elle a bien pour fondement une réflexion
sur la couleur à travers l’histoire de l’art,
qui se traduit visuellement par une série de monochromes
numériques, son propos se situe bien au-delà
de cette seule donnée rétinienne et historique.
Elle
pose les problèmes devenus cruciaux aujourd’hui
d’immatérialité de l’œuvre, de
sa délocalisation, de son contexte d’émergence,
d’une nouvelle économie, et finalement de son
statut même. Le choix de réalisation de cette
vente dans le contexte d’une vente publique aux enchères,
à Drouot-Montaigne à Paris, n’est pas tout
à fait innocent… Il s’agit en effet de l’un
des hauts lieux de l’art officiel et traditionnel français,
idéologiquement et fortement connoté. Ces facteurs
multiples et croisés constituent autant d’éléments
déterminants sur le sens qu’entend véhiculer
Couleur-Réseau et les questions que cette œuvre
pose.
Dernier
objet du catalogue de la vente de l’étude Maître
Pierre Cornette de Saint Cyr du 28 octobre 2000, Couleur-Réseau,
œuvre d’art en ligne (et exclusivement en ligne !),
constitue une œuvre unique de ce type, au milieu de dessins,
de peintures, de sculptures, de photos et d’objets de
toutes sortes…
Sa
valeur intrinsèque s’établit certes selon
les critères habituels du marché mais aussi
sur la singularité, la nouveauté, l’originalité
qu’elle représente, se présentant précisément
comme un événement inédit historiquement !
C’est la première fois au monde qu’un site
Internet sera vendu comme une œuvre d’art à
part entière, et cela dans une vente aux enchères
prestigieuse, à l’occasion de la F.I.A.C. (Foire
Internationale d’Art contemporain), drainant à
Paris un très grand nombre de professionnels et de
collectionneurs étrangers. Si des musées américains
ont procédé déjà à cette
date à des acquisitions auprès d’artistes
de quelques sites Internet, Couleur-Réseau aura été
la première œuvre numérique de ce type,
sous forme de 17 pages, acquise en vente publique par un collectionneur
éclairé et très certainement… avisé.
Il faut rappeler que " Parcelle-Réseau, "
vendue aux enchères en octobre 1996, était seulement
une image online et non pas le développement d’un
site complet !
BIBLIOGRAPHIE :
-
Le Monde Informatique, N° 869, " Art et
Internet : Fred Forest ou l’esthétique
de la
consommation " par Hélène-Claire
Castier, Paris, 20 octobre 2000.
-
" L’Autre Web, Fred Forest rebondit "
par Olivier Moore, octobre/novembre 2000.
-
Nice-Matin, " Internet : libertés
ou menottes " par AM, dimanche 8 octobre 2000.
-
France-Culture, invité de Jean-Philippe Renou,
Cyber-Culture, mercredi 25 octobre 2000.
-
France-Culture, le journal, Tara Schlegel, jeudi 26 octobre
2000.
-
RTL, Zig-Web, invité de Bertrand Amar, dimanche
29 octobre 2000.
-
TF1 Patrick Poivre d’Arvor, Vol de Nuit (reportages
sur couleur-réseau), jeudi
9 novembre 2000.
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