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INSTALLATION
LE
TEMPS DE L’ÉCRITURE ÉLECTRONIQUE
GRAND
PALAIS, PARIS
EXPOSITION
LETTRISTE
10-23
SEPTEMBRE 1986
CONCEPT :
Dans
une exposition de " peinture-peinture ",
Fred Forest décidément toujours en avance sur
les trains qui partent, présente une œuvre sur
support de journal lumineux à diodes électroniques.
Respectant le thème de l’exposition, le texte
élaboré par l’artiste se veut une sorte
de réflexion ironique et distancée sur notre
rapport à l’écriture, et ce qu’elle
est devenue des tablettes d’argile aux écrans
digitaux d’aujourd’hui… Le mouvement et les
luminescences font de ces lettres-signes, sur le bandeau rougeoyant
où elles défilent et s’entrecroisent, des
fragments de sens qui apparaissent et disparaissent en continu,
comme les dérives irréversibles de nos mémoires
et de notre conscience. De temps à autre, une horloge
digitale émerge soudain sous nos yeux. Elle nous appelle
de façon toute impérative à vérifier
l’heure à notre poignet, à prendre conscience
du temps qui passe, de la brièveté de la vie,
finalement de l’inanité de notre présence
devant ce bandeau lumineux. Le journal lumineux de Fred Forest
dans sa marche inéluctable nous dit bien d’autres
choses encore…
Invité
de façon très personnelle par Roland Sabatier
à participer à cette exposition de sensibilité
" lettriste ", Forest voit là l’opportunité
d’effectuer à la lettre… un travail sur la
lettre, en utilisant un journal lumineux, ce qui sera une
grande première dans une exposition publique en France !
Avec le choix de ce support, il entend se démarquer
ainsi clairement d’un mouvement artistique avec lequel
il n’a jamais entretenu aucun lien esthétique
et utiliser un contexte, somme toute assez traditionnel, qui
ne fera que mieux sortir l’engagement prospectif de sa
propre pratique artistique.
DISPOSITIF :
Journal
lumineux électronique, Sayag Électronique, double
ligne, modèle A/425, 2m50, sur cimaise recouverte de
toile de jute.
Historiquement,
il serait intéressant de mettre en relation pour comparaison,
l’utilisation qu’a fait Forest de ce support en
regard d’artistes américains tels que Jenny Holzer
ou Barbara Kruger.
BIBLIOGRAPHIE :
Catalogue
exposition " Art, Vidéo, Cinéma ",
Roland Sabatier, Grand Palais, Paris,
1986.
Texte
de Michel Servières, Collège international de
Philosophie, Paris, 1986.
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